Le 27 juillet, botero Gosthface apparaît sur notre fil. 

Nous avons été habitués depuis le temps à découvrir des boteros qui font un peu peur quand ils apparaissent sur ton fil. Entre la pose champêtre de ton meilleur ami qui joue de la flûte sur une colline et le post où tu vois la reine d’Angleterre qui pose lors d’une inauguration sur un carrelage blanc et noir tel un damier (et là tu te dis si elle fait un pas à droite, y a t-il échec et mat ?), tu vois défiler Lurtz, Negan et sa Lucille, Sarah Connor… Chaque jour c’est donc le suspens sur l’insta Botero_pop ! 

Et ce 27 juillet c’était un peu flippant, mais ça c’était rien par rapport à ce qui nous attendait, non seulement sur notre fil le lendemain mais aussi en vrai, dans une ruelle angevine… 

Notre héros avait racheté de la nappe blanche. Signe qu’il tramait un coup plus que fumant. Il avait en tête d’animer un passage coupe gorge de sa ville. Et qui de mieux que des serials killers pour cela. 

Une vraie ambiance été qu’il voulait créer quoi !

Pour les préparatifs de ses collages, durant trois jours, il a vécu en face à face dans son salon avec 5 killers ; 5 boteros killers, limite en taille réelle ! Imaginez, vous voulez rendre visite à votre pote héros, vous vous dites, chouette on va refaire le monde et rigoler, une belle soirée en perspective ! Et là, vous entrez dans son salon et vous vous retrouvez en face à face avec : hannibal lecter, ghostface, freddy krueger, it, le massacreur à la tronçonneuse. Et sur la table, le botero en préparation avec Botero m’a tuer. Elle est pas belle la vie. 

Avis de recherche : Notre héros recherche justement la dame qui est venue lui proposer d’organiser une réunion tupperware chez lui juste la veille de son collage. Elle est entrée dans le salon, et le temps que notre héros rejoigne sa cuisine finir d’émincer ses oignons pour les faire revenir dans son huile qui frémissait (tiens cadeau, si vous ne voulez pas que vos oignons brûlent lorsqu’ils reviennent, il faut ajouter un peu d’eau dans votre récipient), elle avait disparu, en laissant la porte ouverte. C’est dommage parce que ça le tentait bien d’organiser une réunion. Lui qui adore le plastique. Mais voilà, si vous vous reconnaissez, vous pouvez revenir le voir, il n’y a aucun danger. Enfin, évitez de venir quelques jours avant Halloween, on ne sait jamais. En même temps, vu que ce qu’il fait c’est imprévisible et que rien ne correspond aux dates… non ne revenez pas, il va s’offrir un thermomix comme tout le monde et l’affaire sera faite. 

Donc heureusement, ou pas, en été, beaucoup de tes potes partent en vacances et tu te retrouves souvent toute seule comme une casserole, abandonnée, isolée et rétamée. Notre héros finassait donc tranquillement ces boteros killers et il songeait qu’il devait encore passer à la supérette acheter de la farine avant la fermeture. Il n’avait pas prévu de confectionner une sauce béchamel le midi pour emmener au barbek d’un de ses potes, esseulé lui-aussi, et du coup son stock avait terriblement baissé. 

Il est allé à la supérette de son quartier et là, je pense que j’ai rien à vous dire de plus sur ces achats… Je réfléchis quand même au cas où quelque chose m’échappe mais non, je ne crois pas. Il a acheté sa farine, du tang orange, un cutter, du beurre, de la corde, du soja et une scie. Non mais oui, il était bien. Sans souci. Aucun effet secondaire à signaler.

Appel à deux potes pour préparer l’expédition collage serial killers ! Les deux potes débarquent dans le salon, qui commençait à accueillir la belle pénombre que nous offre les soirs d’été. Ils découvrirent alors un peu effaré le deal du soir sous le rire sarcastique du héros. Ils le trouvèrent un peu changé après ces petites vacances. Hésitants ils s’approchèrent néanmoins des œuvres qu’ils devaient coller alors que leur auteur était aux fourneaux à préparer sa colle, enfin sa marmite de colle parce que là, il y avait de la surface à coller ! 

Les deux potes étaient un peu inquiets de l’excitation non dissimulée du héros. Ils l’entendaient glousser dans sa cuisine. Puis un bruit sourd leur parvint, une ombre arriva, une ombre qui grandissait au fur et à mesure… les deux potes eurent un brusque mouvement de recul. Et si, ces créations lui montaient à la tête ? Est-ce que la solitude qu’il avait subit les 3 jours précédents avait révélé en lui un autre être ? Devaient-ils s’échapper tant qu’il était encore temps ? 

Les boteros killers les regardaient.. Ils sentaient leurs regards et aussi cette ombre qui avançaient à chaque seconde… 

Selon une étude hyper sérieuse du FBI, les personnes nées sous le signe de la vierge (signe astro de notre héros), sont si minutieuses et concentrées sur les petits détails (tiens le détail… hasard, coïncidence, je ne crois pas!), qu’elles nous font penser au personnage de fiction «Dexter» de la série du même nom. La Vierge est considérée comme habile à dissimuler des preuves, à réfléchir aux détails et à ne jamais être capturée. Elle est célèbre pour son ordre et sa précision. Elle est la plus apte à commettre le crime parfait.

Côte à côte, coude contre coude, les deux potes ne s’étaient jamais sentis aussi proches, aussi soudés. Comment leur mentor, celui qui était pour eux, la référence au niveau de l’évolution d’un artiste sur insta, et son implication dans la cité, pouvait en arriver là ? Etait-il victime d’un coup de folie ? Est-ce que comme beaucoup d’artistes, il se confondait et fusionnait avec ses personnages ? 

Quelle position devaient-ils adopter ? Et avaient-ils le temps de réfléchir à cela alors que l’ombre se déplaçait et arrivait encore plus grande vers eux ?

Le silence se fit. Plus aucun bruit de la cuisine. Même pas le bruit sourd du gaz qui s’échappe du brûleur. Rien. Et toujours cette ombre qui s’approchait. 

Et tout à coup, un homme apparut, un homme avec un demi-masque de protection peinture et un fouet de cuisine dans la main droite. Les deux potes poussèrent un cri d’horreur et notre héros qui s’était ainsi affublé était mort de rire. 

Il a rien perdu de son humour, ce p’tit con. Oui là j’ose le dire, c’est un sale gamin ! Mais tellement kiffant ! 

Les deux potes se remirent tranquillement de leurs émotions avec une petite bière pendant que notre héros, qui s’était dégagé le visage leur expliqua plus sérieusement la stratégie. 

Le deal était simple. Poser dans la rue la plus «coupe gorge » de la ville, 6 boteros killers. Cette ruelle étant fréquentée par des dealers, escrocs et autres mauvaises fréquentions, ils pouvaient ainsi prendre leur temps pour coller. Entre mecs cools, c’était easy. Ce contexte finissait par achever l’état des deux potes. Mais pour leur héros, ils le feraient. Et ils allaient l’accompagner dans cette nouvelle aventure. 

Retour dans la jeep et direction passage des 4 vents !

Les boteros se collèrent sous le regard des passants qui parfois s’en foutaient, parfois s’interrogeaient et parfois les aidaient. C’était assez magique car chaque botero avait sa place sur les murs de cette ruelle. Et plus ils séchaient, plus ils s’imprégnaient du mur et s’y confondaient. Cette sensation s’appelle un coke ! (hey ça va, ça fait des pages que je ne vous l’ai pas écrit). 

Et le paradoxe le plus drôle des collages de Botero dans ce lieu, est que sur les murs où ces ordures sont posés, ces killers qui ont tué pour leurs plaisirs, il y a trois affichettes où il est indiqué :

le dépôt d’ordures est interdit.

Ok du coup Botero il t’en colle 6 ! Rebelle, je vous dis !

Ce collage va me faire rire pendant 16 ans. 

Au lendemain de ce collage, post sur insta et nouveau buzz ! Et là, pas de brigade anti-tag, youpi !